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InVivo prépare l’avenir avec optimisme

Jérôme Calleau, président, et Thierry Blandinières, DG, à l'occasion de la convention annuelle d'InVivo qui a réuni 1 700 participants, mercredi 17 décembre, à Paris.

Face aux crises climatique, économique et géopolitique, InVivo poursuit son recentrage sur son cœur de métier et mise sur la digitalisation et le collectif pour gagner en résilience.

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«Nous sommes réalistes quant au contexte actuel, mais nous restons optimistes pour l’avenir », introduisait Jérôme Calleau, président d’InVivo, lors de la convention annuelle du groupe, qui s’est tenue le 17 décembre à Paris en présence de 1 700 congressistes.

Sur l’exercice 2024-2025, le groupe « a su faire preuve de résilience et de discipline » souligne Maha Al-Bukhari Fournier, directrice générale en charge des finances. Malgré un chiffre d’affaires de 11,4 Mds€, en recul de 300 M€, le groupe affiche un Ebitda de 385 M€, « stable par rapport à l’exercice précédent ». Son endettement net, évalué à 1,6 Md€, a de nouveau été « maîtrisé ». Il a même été réduit de 230 M€ par rapport à l’exercice précédent.

« Une crise des moissons »

InVivo a poursuivi le repli stratégique sur son cœur d’activité, avec les cessions de Bioline AgroSciences (au fonds Eurazeo) et d’AIT Ingredients et Solyve (à Lallemand). Le négoce international et la branche agricole « ont été pénalisés par une crise des moissons », en lien avec des conditions météo dégradées lors de la campagne et les cours faibles des céréales. « La performance de la branche agriculture a souffert de cette moisson historiquement faible en France et de difficultés dans le secteur des semences, notamment fourragères », précise Maha Al-Bukhari Fournier.

L’agroalimentaire en demi-teinte

Le pôle agroalimentaire a stabilisé son chiffre d’affaires avec 3,4 Mds€ générés. « L’activité malt a très bien résisté, avec des résultats au-dessus de ce que nous avions anticipé », souligne Thierry Blandinières, DG d’InVivo. La belle performance de Soufflet malt s’explique par un maintien des volumes et des marges, ainsi que par une bonne poursuite de l’intégration d’United Malt Group, groupe australien acquis en novembre 2023.

À l’inverse, Episens a atteint un palier après deux années de forte progression en raison d’une « concurrence intense qui pèse sur les marges, en particulier dans le secteur de la meunerie », précise Maha Al-Bukhari Fournier. Quant à l’activité vins, elle a réussi à redresser ses résultats. « Nos plans d’économie ont permis d’atténuer l’impact de la baisse des ventes sur les marges. » Mi-décembre, Cordier est entré en négociations exclusives avec le groupe AdVini, leader des vins de terroir en France, en vue du rapprochement de certaines de leurs activités.

Enfin, l’activité retail (jardineries, animaleries), portée par Teract, continue de déployer ses marques propres et prévoit le retour en franchise de l’intégralité du réseau Gamm vert d’ici fin 2026. « L’investissement dans notre marketplace dédiée au retail commence aussi à porter ses fruits », souligne Thierry Blandinières.

Dès lors, quelle stratégie pour l’avenir ? « Dans notre étude sur la résilience de la ferme France à l’horizon 2050 (lire encadré), nous avons montré que la trajectoire à mener est celle de la concentration des acteurs de l’amont pour capter la valeur ajoutée et ne pas la laisser à la grande distribution », affirme Thierry Blandinières.

Mettre l’accent sur l’IA

Parmi les chantiers du futur, l’accent a été mis sur l’accélération de la digitalisation. « L’IA va changer durablement nos métiers et nos organisations. Plutôt que la subir, nous souhaitons la piloter », revendique Stéphane Marcel, directeur de la Digital Factory d’InVivo.

Pour cela, trois axes de développement : la construction de plateformes data robustes, la mise en place d’un socle technologique pour accueillir les innovations des géants de la tech, et l’acculturation des équipes en interne. « En 2026, nous allons industrialiser l’usage d’agents IA et les diffuser au sein du groupe », poursuit Stéphane Marcel.

Soufflet malt a déjà commencé à digitaliser ses process : elle a développé une plateforme industrielle Maltimize pour concentrer et interconnecter les données, ainsi qu’un outil Maïté (Malt Artificial Intelligence Technologies) basé sur l’IA qui aide à sélectionner les recettes de maltage. Cette démarche s’inscrit dans sa stratégie Maltiply 2030 qui vise à concrétiser le concept de « malt à chaque moment de la journée » via l’élargissement de l’offre de produits et de services dans des segments à forte croissance. Du côté de la meunerie, un travail est en cours pour développer un agent IA capable d’adapter les recettes des industriels.

Enfin, InVivo va poursuivre les investissements dans sa Digital Factory pour le développement de sa marketplace en retail, de sa plateforme d’e-commerce B-to-B (incluant Aladin) ainsi que d’assistants IA pour ses recrutements.

« L’avenir pour notre monde professionnel n’est pas de travailler sur les modèles de langages classiques, type ChatGPT, mais plutôt sur de petits modèles spécialisés que nous allons entraîner avec nos données métier et qui consommeront moins d’énergie », précise Stéphane Marcel. Car comme l’a rappelé Thierry Blandinières, InVivo sera demain « un groupe complètement digital ».

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